"Je t’ai gravée dans le creux de mes mains" (La Bible, Esaie 49.15)
Enfant, j’appréhendais l’un des murs de ma chambre comme un journal poétique. J’y ai consigné durant des années pensées, poèmes, engrangés sous des couches successives de tapisseries. Le mur constituait à la fois une page de journal et, dans le même temps, une toile. A cinq ans, j’ai été confronté à la mort d’un petit frère. Je me remémore cette nuit de novembre où, seul dans ma chambre, je regardais à travers le cadre de la fenêtre grande ouverte, l’infini du ciel étoilé. Ce cadrage représente ma première gravure, mon premier poème. Cet instant fondateur m’a rapproché de l’indicible, de l’insaisissable. Prose et poésie se côtoient, entre intime et extime, entre élan et retenue, entre écoute et silence. Chaque poème, chaque gravure, sont d’une certaine le cadre de la fenêtre grande ouverte sur l’infini du ciel étoilé.